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« Tout s’est écroulé en quelques secondes » : au Myanmar, femmes et filles ont besoin d’une aide d’urgence après une séisme catastrophique
- 04 Avril 2025
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MANDALAY, Myanmar - « J’ai vécu ici toute ma vie, mais je n’ai jamais connu quoi que ce soit d’aussi dévastateur que ce séisme », affirme Than, 55 ans, la voix tremblante, à Mandalay. « Tout s’est écroulé en quelques secondes. »
Le 28 mars 2025, un puissant séisme de magnitude 7,7 a frappé le centre du Myanmar, dévastant les communautés des régions de Mandalay, Sagaing et au-delà. Des maisons se sont écroulées, des ponts se sont effondrés et les services essentiels ont été mis à l’arrêt. Cette catastrophe a fait des milliers de mort·e·s et de blessé·e·s, et d’innombrables autres personnes, notamment des femmes et des filles, luttent pour survivre.
L’idée d’avoir besoin d’aide médicale mais de n’avoir nulle part où aller était terrifiante.
« Nous n’avions personne vers qui nous tourner. Tous les établissements de santé voisins avaient été endommagés », raconte Than à l’UNFPA, l’agence des Nations Unies en charge de la santé sexuelle et reproductive. « L’idée d’avoir besoin d’aide médicale mais de n’avoir nulle part où aller était terrifiante. »
Comme des milliers d’autres, elle a vu, impuissante, son quartier s’écrouler et sombrer dans le chaos. Dans les jours qui ont suivi la catastrophe, des ressources essentielles comme l’eau potable, l’électricité et l’accès aux soins sont venus à manquer, les routes se sont trouvées bloquées, les communications perturbées, et l'espoir s'est envolé.
Lorsqu’une clinique mobile soutenue par l’UNFPA est arrivée, Than raconte : « j’ai senti le soulagement m’envahir, ça nous a vraiment sauvé la vie ».
Cette clinique mobile est l’une des quatre que finance l’UNFPA au Myanmar, et qui sont gérées par des ONG partenaires ; elles sont en mesure d’être déployées pour atteindre rapidement des communautés isolées et sont particulièrement cruciales en cas de crise aiguë comme celle-ci. « L’équipe médicale nous a traitées avec tellement de chaleur et de bienveillance, en particulier les femmes et les filles traumatisées par la catastrophe », poursuit Than. « Pour la première fois depuis le séisme, je me suis sentie en sécurité. »
Une clinique flottante est également amarrée actuellement sur la jetée de Mandalay, et compte trois médecins et six infirmiers et infirmières qui proposent des soins de santé primaire ainsi que des services de santé maternelle, néonatale et infantile.
Une intervention humanitaire complète
Les cliniques mobiles font partie de l’intervention humanitaire de l’UNFPA au sens large, qui propose aussi une protection contre la violence basée sur le genre et un soutien psychosocial. L’agence et ses partenaires ont aussi distribué des kits dignité, des kits d’accouchement stériles pour les femmes enceintes et les jeunes mères, ainsi que des produits essentiels d’hygiène pour aider les femmes et les filles.
Thida, 40 ans, a fui sa maison avec sa famille lorsque le sol s’est mis à trembler violemment. Tous les membres du foyer ont survécu, mais souffrent terriblement de ce choc, car beaucoup de leurs voisins et voisines ont été piégé·e·s sous les décombres.
« Je ne pouvais ni manger, ni dormir, le traumatisme était écrasant », précise Than à l’UNFPA. « Mais l’équipe de la clinique mobile nous a accueilli·e·s chaleureusement. Elle nous a toutes et tous traité·e·s équitablement, sans faire de distinction. À ce moment-là, j’ai su que nous n’étions pas seul·e·s. »
Des besoins d’ampleur souvent ignorés
Les expériences de Than et Thida reflètent une réalité plus large à laquelle sont confrontées des centaines de milliers de femmes et de filles au Myanmar à la suite du séisme. Une crise humanitaire persistante affectait déjà près de 20 millions de personnes dans le pays, dont plus de 3,5 millions déplacées à l’intérieur du Myanmar ; près de la moitié sont situées dans les zones les plus durement touchées par la catastrophe, et la majorité sont des femmes et des filles.
Dans les situations d’urgence, les femmes et les filles deviennent vulnérables, et ce de manière disproportionnée, alors même que leurs besoins en matière de santé et de protection sont radicalement ignorés, depuis la protection contre la violence basée sur le genre jusqu’aux produits contraceptifs et menstruels, en passant par les soins prénatals et même l’accouchement.
La clinique m’a redonné force et espoir, et m’a permis d’aider les autres personnes qui en avaient besoin
Pour Thida, l’équipe mobile a été une source de soulagement bienvenue, mais elle n’a que trop conscience de l’aide dont elle et les autres personnes survivantes vont avoir besoin à long terme pour se reconstruire et se remettre.
« La clinique m’a redonné force et espoir, et m’a permis d’aider les autres personnes qui en avaient besoin », déclare-t-elle à l’UNFPA. « Nous avons maintenant besoin que cette aide se poursuive, pas uniquement pour nous mais pour les femmes et les filles touchées par le séisme et qui ont besoin de cette aide critique pour survivre. »
L’UNFPA sollicite des dons urgents pour financer sa réponse au séisme. On compte au moins 173 000 femmes enceintes dans les zones touchées par la catastrophe, dont la plupart n’ont plus accès aux services vitaux de santé reproductive, et bien d’autres qui n’ont plus accès à aucune forme de soins ni de protection contre la violence basée sur le genre.